Non à la réforme des retraites Macron, Oui au référendum !

Madame Borne a présenté le projet de loi sur la réforme des retraites en conseil des ministres. J’aurai l’occasion d’y revenir plus en détail au cours des prochaines semaines. Mais, d’ores et déjà, je voudrais faire quelques remarques préalables.
Ce n’est pas le moment. Crise de l’énergie, inflation, pénuries multiples (médicaments, matériaux, etc.), guerre en Ukraine, font que les français ont des préoccupations autres. Ils ont raison.
C’est aussi méconnaître le sujet. Il faut parler de la création de richesse (de sa répartition), du temps de travail, du taux d’activité tout au long de la vie et bien sûr de la croissance à venir, évidemment incertaine puisqu’il s’agit de prévisions. Et aussi du niveau des prélèvements obligatoires, cotisations patronales et salariales, des régimes spéciaux déficitaires, des pensions versées et de la compétitivité du « site France » dans la compétition internationale.
Sujet complexe, de société, incompatible avec ce viol de la démocratie par un artifice comptable qui contraint le parlement.
Le président, une fois de plus, dit le contraire de ce qu’il disait auparavant. Les conditions ont-elles changé? Non. C’est d’ailleurs curieux de faire cette réforme alors que le régime est excédentaire.
Tout d’abord, nous n’avons pas tous une mémoire de poisson rouge. Et certains d’entre nous se souviennent qu’Emmanuel Macron, en 2019, considérait comme « hypocrite » de décaler l’âge légal de départ à la retraite tant que le problème du chômage ne serait pas réglé. Avec deux millions de chômeurs en moins, il n’y a plus de difficultés financières.
Concrètement, environ la moitié des personnes concernées par la réforme sont hors du marché du travail. Si tout l’objet de la réforme en cours est de les basculer des caisses de d’assurance-retraite vers les caisses d’assurance-chômage, il n’est pas certain que ce soit particulièrement utile, ni juste.
Ajoutons que ce gouvernement anti-famille est assez mal venu de nous parler de retraite : l’essentiel de l’investissement pour les retraites futures consiste à engendrer et à éduquer de nouveaux cotisants. Mais tout le monde sait que les principales victimes de toutes les réformes socialistes des retraites sont les mères de famille qui portent l’essentiel de cet investissement.
Tant que nous ne serons pas capables d’honorer à leur juste valeur les familles et tout spécialement les mères de famille, tant que nous ne serons pas capables de mener une politique nataliste, aucune réforme des retraites ne pourra être autre chose qu’un emplâtre sur une jambe de bois.
Je suis et reste un défenseur de la liberté.
On pourrait aussi évoquer la hantise technocratique de la liberté : dans un véritable régime d'assurance, il serait très facile de laisser partir à la retraite chacun quand il le souhaiterait – en imposant simplement un malus ou un bonus si l’on part avant ou après avoir cotisé suffisamment pour l’équilibre financier du régime. Mais, précisément, ce serait trop simple pour des technocrates !
On pourrait encore noter que les hypothèses de croissance à la base de cette réforme sont complètement délirantes – d’abord parce qu’elles envisagent la situation en 2070 sur laquelle nous n’avons pas la moindre visibilité et ensuite, surtout, parce que, dès 2023, elles sont déjà erronées.
Bref, il y aurait beaucoup à dire contre cette réforme qui ne tient compte d’aucune réalité démographique ni économique.
Mais je crois surtout qu’une réforme qui engage des choix de société aussi importants et structurants pour l’avenir de notre pays ne peut pas être menée contre le peuple, ni même sans le peuple.
Le plus simple et le plus logique serait de recourir au référendum, outil de prédilection de la Ve République pour les choix de société les plus importants. C’est pourquoi je m’associe bien volontiers à la demande de mon ami Nicolas Dupont-Aignan d’un référendum sur ce sujet.